SUPERTOOMUCH
samedi 24 août 2013
LA LOUSE
coucou,
ça fait tellement longtemps que j'ai pas posté que je comprend plus rien au html, j'arrive même plus à embed du soundcloud…
donc tu dois cliquer
bisous
et les likes de sprtmch sur soundcloud : https://soundcloud.com/supertoomuch/likes
jeudi 27 octobre 2011
mardi 4 octobre 2011
vendredi 24 juin 2011
jeudi 9 juin 2011
vendredi 3 juin 2011
rembetes
Petit extrait de Contre-jour (Against the day) de Thomas Pynchon, probablement le plus beau roman de tout les temps. Avec accompagnement musical.
1908, Cyprien l'espion anglais sodomite et Danilo, son contact dans les Balkans, débarquent à Salonique, poursuivis par tout ce que les nations d'Europe ont a offrir comme agents doubles tordus et mercenaires sanguinaires.
En arrivant à Salonique, Cyprian et Danilo trouvèrent la ville encore toute vibrante, tel un gong frappé par les évènements du printemps et de l'été précédents, quand le sultan turc avait été contraint de restaurer la constitution, et que les insurgés connus sous le nom de jeunes-turcs avaient pris le pouvoir dans le pays. Depuis lors, Salonique était sur les nerfs. La ville grouillait de fusilier brutalement réveillés, comme si cette odorante étendue de toits rouges, de dômes, de minarets et de cyprès le long des sombres coteaux escarpés était l'asile de nuit de l'Europe. Tout le monde estimait qu'il était dans l'ordre des choses que Salonique se retrouve sous influence autrichienne – car Vienne rêvait de la mer Egée comme les Allemands rêvaient de Paris -, alors qu'en fait c'étaient les chastes de jeunes révolutionnaires de Turquie qui s'étaient déjà mis à réimaginer l'endroit - « Appréciez l'horizon tant que vous le pouvez », dit Danilo, les larmes aux yeux, « l'idée d'une ville sans mosquée nous pend au nez, terne, moderne, orthogonale, complètement dépourvue de mystère divin. Vous autres gens du Nord, vous vous sentirez chez vous. » Sur le port, entre la gare et les gazomètres, dans les brasseries et les bars à haschisch du quartier de Bara, les filles étaient vénales et d'une beauté intermittente (et du coup renversante), les hommes tous habillés de blanc ou dans des tenues à perles colorés, avec des souliers assortis dont Cyprian comprit que compromettre ou commenter à voix haute l'état immaculé lui coûterait la vie.
Au Mavri-Gata, il y avait assez de fumée de haschisch pour déconcerter un éléphant. Au fond de la salle, comme derrière une iconostase de chant, on jouait sans discontinuer de l'oud, des balgamas et d'une sorte de dulcimer à percussion appelé santouri. La musique était sauvage, orientale par la gamme, des secondes et des sixièmes bien trop graves, et une sorte de glissando sans fret, immédiatement familier bien que les paroles fussent dans un grec de prison indistinct dont Danilo avoua ne comprendre environ qu'un mot sur dix. Dans ces modalités nocturnes, ces « routes », comme les appelaient les musiciens, Cyprian perçut des hymnes non de patries précises mais d'exil imminent. Des routes qui attendaient la semelle usée, la roue cerclée de fer, et de sombres promesses à une échelle que les écoles militaires commençaient seulement à imaginer.
Au Mavri-Gata, il y avait assez de fumée de haschisch pour déconcerter un éléphant. Au fond de la salle, comme derrière une iconostase de chant, on jouait sans discontinuer de l'oud, des balgamas et d'une sorte de dulcimer à percussion appelé santouri. La musique était sauvage, orientale par la gamme, des secondes et des sixièmes bien trop graves, et une sorte de glissando sans fret, immédiatement familier bien que les paroles fussent dans un grec de prison indistinct dont Danilo avoua ne comprendre environ qu'un mot sur dix. Dans ces modalités nocturnes, ces « routes », comme les appelaient les musiciens, Cyprian perçut des hymnes non de patries précises mais d'exil imminent. Des routes qui attendaient la semelle usée, la roue cerclée de fer, et de sombres promesses à une échelle que les écoles militaires commençaient seulement à imaginer.
Vesna était une flamme, le vibrant foyer de toutes les attentions, considérée dans cette ville comme une merakloù. « Tha spàso koùpes » chantait-elle, « je briserai tout les verres, je sortirai et je me soûlerai à cause de la façon dont tu m'as parlé... » Des couteaux et des pistolets apparaissaient de temps en temps, même si certains étaient juste à vendre. Des clients corrects avaient droit à des potions somnifères dans leur bière et étaient dépouillés de tout y compris de leurs chaussettes. Des marins désertaient leurs navires de guerre pour des hirondelles des rues qui juraient d'éviter souteneur et mari quelles que fussent les conséquences. Des clients difficiles venus de Constantinople pour affaires étaient assis aux tables du fond et fumaient le narghilé, en comptant dans leur barbe, scrutant tout les visages qui passaient. Leur présence (Cyprian s'en aperçut grâce à Danilo) n'était pas inséparable des activités du parti des jeunes-turcs et de son Comité de l'Union et du Progrès, dont le Q.G était ici à Salonique. Il y avait des choses dont ces jeunes idéalistes avaient besoin dans le domaine matériel, des quartiers de la ville qu'il convenait de traverser sans se faire agresser, et dont seuls les « garçons derviches » connaissaient le mode d'emploi. Il y avait aussi les Allemands, qui s'entretenaient un peu partout avec des espions du Comité, trop riches en titres pour s'embarrasser d'identités altérées, étant simplement allemands, comme si la valeur de l'imitation était trop évidente pour mériter le moindre commentaire. De petits Albanais avec des plateaux chargés de koulouria en équilibre sur leur crâne parfaitement aplati couraient en tous sens. On brisait du verre, entrechoquait sans cesse des cymbales, faisait cliqueter des komboloï en des douzaines de rythmes, tapait du pied avec la musique. Des femmes dansaient ensemble le karsilamàs.
« Amàn », s'écria Vesna, elle ulula, « amàaàaàan, prends pitié, je t'aime tant... »
Elle chantait un désir si profond que l'humiliation, la douleur et le danger ne comptaient plus. Cyprian avait laissé derrière lui tant d'émotions qu'il lui fallut huit mesures complètes avant de comprendre que c'était sa propre voix, sa vie, sa légère victoire sur le temps, changée en branches pâles, en levers de soleils printaniers, en cœur battant, qu'il avait trouvé là ce qu'il lui fallait, sans lequel il ne pourrait plus vivre. Stin ipochi, comme disait la chanson, et tant d'autres, trop nombreuses – ce fameux jour... qu'était-il arrivé ? Où était le désir, et où était-il, lui qui avait été presque entièrement modelé d'après le seul désir ? Il contempla l'aube derrière la porte, le destin cyclique d'une autre Création à échelle domestique, faite de petits riens pendant les heures sombres à force de coups vicieux, de mesquines exhortions, d'étapes perfides, un monde en réduction dans lequel une ville entières de vies, stupidement, joyeusement, dans toute sa force, avait été investie, comme elle le serait, nuit après nuit. C'était l'absence de toute hésitation ici qui impressionnait Cyprian, sans compter l'ouzo et le haschisch dont les composants moléculaires, qui occupaient désormais chaque cellule de son cerveau, décourageaient toute analyse soignée. C'était un monde dont on pouvait tout à fait s'abstraire, à la façon d'un ange, afin de s'élancer suffisamment haut pour voir d'avantage, étudier les sorties, mais personne ici dans la fumée et les brisants du désir ne cherchaient à en sortir, ce petit monde ferait bien l'affaire, peut-être à la façon dont pour certains, comme le suggérait la chanson de Vesna, les enfants, bien que petits, bien que semblablement condamnés, suffisent amplement, éternellement.
Thomas Pynchon, Contre-jour, trad. Claro
« Amàn », s'écria Vesna, elle ulula, « amàaàaàan, prends pitié, je t'aime tant... »
Elle chantait un désir si profond que l'humiliation, la douleur et le danger ne comptaient plus. Cyprian avait laissé derrière lui tant d'émotions qu'il lui fallut huit mesures complètes avant de comprendre que c'était sa propre voix, sa vie, sa légère victoire sur le temps, changée en branches pâles, en levers de soleils printaniers, en cœur battant, qu'il avait trouvé là ce qu'il lui fallait, sans lequel il ne pourrait plus vivre. Stin ipochi, comme disait la chanson, et tant d'autres, trop nombreuses – ce fameux jour... qu'était-il arrivé ? Où était le désir, et où était-il, lui qui avait été presque entièrement modelé d'après le seul désir ? Il contempla l'aube derrière la porte, le destin cyclique d'une autre Création à échelle domestique, faite de petits riens pendant les heures sombres à force de coups vicieux, de mesquines exhortions, d'étapes perfides, un monde en réduction dans lequel une ville entières de vies, stupidement, joyeusement, dans toute sa force, avait été investie, comme elle le serait, nuit après nuit. C'était l'absence de toute hésitation ici qui impressionnait Cyprian, sans compter l'ouzo et le haschisch dont les composants moléculaires, qui occupaient désormais chaque cellule de son cerveau, décourageaient toute analyse soignée. C'était un monde dont on pouvait tout à fait s'abstraire, à la façon d'un ange, afin de s'élancer suffisamment haut pour voir d'avantage, étudier les sorties, mais personne ici dans la fumée et les brisants du désir ne cherchaient à en sortir, ce petit monde ferait bien l'affaire, peut-être à la façon dont pour certains, comme le suggérait la chanson de Vesna, les enfants, bien que petits, bien que semblablement condamnés, suffisent amplement, éternellement.
Thomas Pynchon, Contre-jour, trad. Claro
mercredi 1 juin 2011
lundi 30 mai 2011
jeudi 26 mai 2011
mercredi 25 mai 2011
mardi 24 mai 2011
samedi 21 mai 2011
vendredi 20 mai 2011
mercredi 18 mai 2011
dimanche 24 avril 2011
Food for Traktor
supertoomuchpasdesmasses en ce moment !
ici un petit morceau aux métadonnées honnêtes ; (et ça s'entend)
allez, allez… !
lundi 28 mars 2011
jeudi 24 mars 2011
mercredi 16 mars 2011
dimanche 13 mars 2011
Bossa Melody Bis Repetita
Douce transe brésilienne pour un réveil dominical sur le même mode répétitif que celui de la veille:
João Gilberto - Undiú (1973)
mercredi 9 mars 2011
Crème glacée
J'en parlais la semaine dernière avec une grande attente, et voilà que le morceau débarque bien plus tôt que prévu ce soir sur une radio de la BBC : Ice Cream, la collaboration entre Battles et Matias Aguayo, soit une certaine idée d'un prog rock festif et urbain.
Battles : Ice Cream
lundi 7 mars 2011
vendredi 4 mars 2011
mardi 1 mars 2011
Prédiction tubesque
"On se bat pour mettre plus de musique déjantée dans ce qui se fait en général. Parce qu'on sait tous que Britney Spears a lâché l'affaire, il faut bien quelqu'un pour reprendre le flambeau."
David Konopka, guitariste/bassiste de Battles
Battles - Ddiamondd (2007)
Depuis, Tyondai Braxton, le vocaliste que l'on entend sur Ddiamondd a quitté le groupe l'année dernière en plein enregistrement du nouvel album (Gloss Drop, à paraitre en avril prochain). Pour se remettre de cette rupture, le quartet devenu trio a fait appel à Matias Aguayo en featuring sur le titre Ice Cream (très probablement le futur premier single). Nous n'avons pour l'instant qu'un aperçu live de 2009 du morceau en question (vidéo ci-dessous), mais il n'est pas difficile d'imaginer le chant disco-hypnotique du germano-chilien (lui aussi adepte des onomatopées et autres acrobaties vocales) s'ajouter à merveille au circus rock hardcore de Battles. J'ose même espérer voir ces 4 forces arty instaurer avec Ice Cream un tube semi-mainstream et fédérateur, comme Aphex Twin en avait réalisé l'exploit en son temps avec Windowlicker.
dimanche 20 février 2011
Sushi de tigre
tigersushi, soit le meilleur label français entame la diffusion d'un podcast mensuel !
le premier vient de sortir ;
et c'est mixé par mattias bouaziz...qui a déjà fait un back-to-back mix mortel avec joakim pour resident advisor il-y-a quelques temps.
http://soundcloud.com/tigersushirecords
jeudi 17 février 2011
Autokrautroute québécoise
Synth-kraut addictive par les québécois de Pas Chic Chic. Le fameux rythme motorik inventé par les allemands dans les années 70 sonne toujours aussi neuf en 2010, surtout lorsqu'il mené par un antiquaire (voir le blog du frontman Roger Tellier-Craig).
Pas Chic Chic : Allez Vous Faire Influencer
lundi 14 février 2011
vendredi 4 février 2011
En boucle dans ton lecteur
non,
le blog n'est pas mort, comme pouvait le laisser croire le dernier post "Tragic".
le blog n'est pas mort, comme pouvait le laisser croire le dernier post "Tragic".
nous n'avons pas souhaité la bonne année, pas de bonne résolutions, queudalle. pourtant, là y'a vraiment comme une envie de poster sur 2011, et sur deux albums (électroniques, quoi d'autre sérieusement?), soit deux bombes :
- le premier Discodeine (chez Dirty)
- le dernier Isolée : Well Spent Youth (sur le super label Pampa)
pour éviter que ce blog se transforme en dropbox pour les contributeurs, je ne poste pas les albums (ça ne se fait pas trop, là), juste ça (quand même) :
Ça fait longtemps que j'avais pas entendu des long-played aussi bien foutus (...parfaits?). si vous pouvez, achetez !
et aussi :
le dernier ResidentAdvisor de Isolée : R.A. Podcast 288 2011-31-01 et le mix pour brain-magazine de Discodeine ici.
p.s. : la release party du discodeine c'est vendredi 11 à point éphémère (avec aussi optimo, tim sweeney et tristesse contemporaine) et faut y allez.
à vendredi prochain, donc
à vendredi prochain, donc
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